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Au commencement.

Ralentir le processus. Comme le dit l'oiseau dans Le Robot Sauvage. C'était l'objectif de l'année, un Slow January pour lever le pied.
Au commencement.
Photo by Manuel Palmeira / Unsplash

Ralentir le processus.

Comme le dit l'oiseau dans Le Robot Sauvage. C'était l'objectif de l'année, un Slow January pour lever le pied, quand d'autres tentent un Dry January pour arrêter de lever le coude. Mais c'est déjà raté, la faute certainement à cette douleur au pied quand je décélère. Il est au plancher et les yeux sont rivés sur l'horizon, pour tenter de voir apparaître le mur. Mais il y a trop de virages sur la Côte d'Azur, ici j'étais censé anticiper, profiter du paysage, me perdre sur les itinéraires parallèles. Au lieu de ça, je me penche dans les tournants, sur les chapeaux de roue. Je me tords, je me fond, je me cambre pour améliorer l'aérodynamique. Mais j'en prends tout de même plein la gueule. On verra en février pour les résolutions, quand le vent de face me fera pleurer.

Besoin de rien, envie de tout.

Je suis une parodie de Peter et Sloane. Un cerveau en surchauffe qui se parle à lui- même sans arrêt, qui se contredit à chaque seconde. A-t-on déjà vu un cerveau prendre feu ? Je demande car je me demande si ce n'est pas ce conflit permanent entre mon cortex insulaire et mon lobe frontal qui a cramé mes cheveux. Quand le premier prend conscience, révèle, et que le second lui dit d'aller se faire foutre, fait l'inverse. Ils se rendent coup pour coup, pour des maux de tête, un corps désarticulé et un tout qui n'avance pas. Le mal du siècle, l'échec individuel, l'erreur collective, des frictions de bois et des percussions de silex à répétition qui s'embrasent. On regarde les anges partir en fumer, en se rassurant simplement qu'on avait pas les moyens d'en être un.

Game over.

Repartir de rien, renaître de ses cendres. C'est eux les chanceux. J'aimerais pouvoir faire un reset, rétablir mes paramètres d'usine, repartir ignorant et innocent. Mais c'est le même joueur qui joue encore, et encore, articule les mêmes gestes sur les mêmes erreurs. C'est pourtant l'ultime guerre à venir, le Tekken des temps modernes. Il va falloir se battre, inconscient(s) contre conscient(s), le soulèvement des esprits après Les Soulèvements de la Terre. Car on se perd dans la bêtise pendant que l'intelligence s'artificialise, devenu con au pire moment. Ce combat commence par soi, il faut que je le lève ce pied, que je chante Peter et Sloane à notre belle Bleue, que mon cerveau s'accorde sur une mélodie lente, que l'écriture me serve à quelque chose.