Bleu marine.

Une et deux couleurs.
Celle dont elle a fait mauvais usage, celle dont j’ai fait mon habillage. Il ne s’agit que peu d’un air marin, plutôt de la sombreur et de la sobriété d’un tout. Un bloc uni vu d’en haut quand le jour est levé et vu d’en bas quand la nuit est tombée. Un tumulte quand on s’en rapproche, avec des courants, des contre courants, des vents et des vents contraires. Des mélanges qu’il ne faut pas déranger, simplement contempler. Car on est tous plein de larmes donc faut pas nous secouer. Ce ne sont pas mes mots mais le bleu ne peut que se liquéfier.
Parfois bleu, parfois marine, mes horizons se teintent selon mes deux jeans.
Seule mon aspiration est teintée de rouge et j’aurais préféré un autre code couleur pour qu’elle n’ait pas de slogan. Si beaucoup sombrent en mer sans faire couler de sang, c’est en partie parce qu’elle a glorifié les mains coupées. Pourtant je vois bien deux couleurs, comme deux personnes qui ne font qu’une. Qu’il faut éviter de séparer, comme les ombres de Murakami. Car on est tous plein de drames donc faut pas nous remuer. Mais ce ne sont pas mes mots, n'est-il pas important de faire remonter certaines abysses à la surface ? S’il n’y a pas de cadavre, il n’y a pas de mort.
Les larmes et les drames font naviguer.
Ils peuvent faire perdre le Nord, mais ils permettent l’action et empêchent la putréfaction. Bougeons, rendons Marine rouge de colère, arrêtons de secouer la mer, de remuer le passé. Dégageons l’horizon, admirons les étoiles, dans le bleu ou dans le marine. Marions les couleurs, colorons Marion, attirons les opposés. J’ai du mal à aller de l’avant quand tout est sombre, parfois encore plus quand tout est clair. Mais peu importe ce que je vois, les couleurs sont des interprétations de ma propre réalité. L’avenir est vide, il n’y a rien à y remuer ni à y secouer pour le moment. Il est sans vie. Il y a de la vie dans les profondeurs marines, peut-être au delà du bleu du ciel. Il y a tout pour ne pas être terre-à-terre mais courageux.