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Chère Sofia.

J'imagine déjà les sourires de ceux qui te connaissent à la lecture de cette première ligne. Ils se demandaient quand j'allais enfin t'écrire.
Chère Sofia.
Photo by Alexandr Bormotin on Unsplash

Chère Sofia,

J'imagine déjà les sourires de ceux qui te connaissent à la lecture de cette première ligne. Ils se demandaient quand j'allais enfin t'écrire. Mais c'est une lettre difficile car tu me connais désormais, plus j'aime, plus je quitte. C'est mon paradoxe, celui que tant de fois tu as posé face à moi, quand je partais, quand je revenais. Mais tu es également pleine de contrastes, souvent difficile à cerner. On pense te connaître et c'est alors que tu changes. Parfois en bien, parfois en moins bien. Et puis il y a ces défauts qui te collent à la peau, que j'ai du mal à accepter quand j'ai l'humeur fuyante.

J'ai besoin de te quitter pour t'aimer, c'est ainsi.

Quand je te respire, surtout quand tu te pares de tes plus beaux atouts, je me sens si paisible, à ma place, sans place au doute. Mais tu es une drogue et je dois éviter l'overdose. Aujourd'hui je t'aime, demain je vais te détester, et après-demain tu vas me manquer. Nous connaissons tous les deux la chanson désormais, mais malgré l'évidence je ne peux te dire si les jours suivants seront semblables. Pouvons-nous continuer ainsi ? J'aime à penser que oui, j'ai toujours été à l'aise dans ton chaos que j'ai fait nôtre. Est-ce bien raisonnable ? J'aime à penser que non, mais il n'y a qu'avec toi que je perds la raison, que plus rien pour une fois n'est rationnel, et c'est agréable de se perdre.

Tu es Capitale, on t'aime ou on te déteste.

Tu aimes les jugements extrêmes et je t'aime encore plus quand quelqu'un ne t'aime pas. J'aime me lancer blessé au coeur dans tes tirades pour te défendre, pour faire briller tes couleurs dans ces yeux aveugles et ces têtes éteintes. Je mens avec honnêteté, faisant de tes défauts écoeurants des traits assumés de ton charme. Je plonge avec toi. Mais il faut quand même que nous changions, que nous fassions des efforts. Je dois arrêter de fuir en te regardant triste derrière disparaitre. Sans cesse j'ai envie de t'admirer les yeux grands ouverts, mais je refuse de devoir encore les fermer honteux quand tu te trompes. Reste perturbée, imprévisible, vibrante, mais sois plus ouverte, plus respectueuse, plus soucieuse. Peut-être alors nous trouverons notre équilibre, et nous nous marierons.

Quand on aime, il faut partir, disait le poète.

Cette fois encore, je te quitte. J'ai été trop méprisant et toi, trop arrogante. Nous ne sommes pas prêts. Nous avons besoin de nous éloigner pour nous désirer à nouveau, pour nous donner la force de changer. Nombreux sont ceux qui pensent que notre union est une question de temps, je ne peux leur répondre. Il y a l'envie et l'illusion, la peur de se tromper et de ne jamais revenir. Nous verrons la prochaine fois, Sofia.