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Comme un boomerang.

Il n'y a pas que l'amour qui dure trois ans. Rappelez-moi d'écrire à Frédéric Beigbeder pour le lui dire.
Comme un boomerang.
Le Colisée à Rome, par Lars sur Unsplash

Il n'y a pas que l'amour qui dure trois ans.

Rappelez-moi d'écrire à Frédéric Beigbeder pour le lui dire. Tout ce que j’entreprends dure trois ans, relation sentimentale comme relation professionnelle. J'ai tout de même la chance d'avoir une famille dont l'obsolescence n'est pas programmée. De même pour mes amis, enfin, les très proches. Pour les autres, c’est à peu près trois ans aussi.

Je pense à ça car je suis dans l’avion pour Rome, la ville Éternelle.

Belle ironie pour quelqu’un qui ne sait rien faire durer. Mais l’Italie est mon exil, mon refuge quand j’arrive au bout d’une relation. Tous les trois ans donc. Ce n’est pas une fuite, je reviens toujours. Mais je reviens différent. Grâce aux Spritz, j’y fais le deuil des trois années passées. Grâce aux Negronis, j’y fais les plans des trois années à venir. Un lifting de vie, sous anesthésie alcoolisée. Il y a trois ans, c’est sur les murs blancs des Pouilles que s’est dessiné mon projet de création d’entreprise, mon projet de relation professionnelle avec moi-même. Et de ce projet aux senteurs d’agrumes ont découlé toutes les autres aventures, qui pour la plupart n’auront pas tenues trois ans.

Je reviens donc une nouvelle fois sur mon point de départ italien, comme un boomerang.

Comme un boomerang version Etienne Daho, car que je m’apprête à vivre un Week-end à Rome. Comme un boomerang, je m’élance fort, je monte vite, je fais le tour de moi-même, je trouve mon équilibre, ma vitesse de croisière. Puis, au sommet, je ralentis, je fais demi-tour et m’arrête au point de départ. Un voyage de trois ans. Je remets les pieds sur Terre alors que celle-ci achève trois tours de soleil. Et j’attends désormais avec impatience le prochain lancer, cette fois depuis le Colisée. Je ne sais pas encore où il va m’emmener, sur quelle planète. Je sais simplement que j’ai terriblement envie de sauver l’actuelle. Car un boomerang revient toujours d'où il vient, à moins de se crasher en vol. Après tout, la Terre est ronde, même le plus marcheur des globe-trotters revient sur ses pas.

Du ciel je vois mes terres, la distance est nostalgique.

Il y a l’excitation de les quitter et l’excitation à l’idée de les retrouver bientôt, après ma cure de renaissance. Elles feront partie des réflexions, elles sont mes racines. Elles sont la source dans laquelle je puise pour me régénérer. Mais je ne sais pas encore dans quel état d’esprit je vais rentrer, quel regard je vais poser sur elles à mon retour. C’est ce que j’aime dans ces voyages au cœur de moi même, entouré des cœurs dolce des italiens et de leurs villes. Je ne sais pas ce que je vais découvrir, je ne sais pas ce que je vais écrire. Mais je suis sûr qu’il s’agira d’une nouvelle et belle aventure, de trois ans, au goût amer de Campari.