Des noeuds à défaire.

J’écris pour m’évader.
Quand les mots prennent place dans ma tête, ma vie dans son intégralité est priée de sortir. Il faut laisser la place à l’imagination. Lorsque le blanc de la feuille se reflète au fond de mon esprit, c’est le moment. Le moment d’ouvrir grand les yeux sur ces pensées sorties de mon obscurité. Les observer de l’extérieur, fragilisées à la lumière du grand jour. Le monstre caché dans un coin de ma tête n’était qu’une ombre.
Je choisis le noeud qui aura toute mon attention.
Il est autorisé à entrer à nouveau, à naviguer seul dans mon imagination. Pour se créer un chemin poétique, pour se défaire et tracer une ligne, une courbe, peu importe tant qu’elle a une signification. En se heurtant à des émotions ressenties au delà du cerveau il touche le coeur, marque les mots encore davantage.
Toute écriture est personnelle.
Un sujet, un angle, une couleur, un nom, tout est interprétation. Dans l’écriture, la description n’existe pas. Elle est tordue par la plume qui l’observe. L’observation, elle, est difficile lorsqu’elle est consciente. Elle est presque douloureuse, elle engage. Il faut la traduire avec ses propres mots, sans mentir.
Mais l’écriture est libre.
Libératrice, elle donne un sens à ces obstacles sur lesquels on bute. Une direction à ces maux sans destination perdus au fond de nous. Elle éclaire le labyrinthe, elle partage les clés pour enfin s’échapper. Écrire, même dans sa tête, c’est se parler, se comprendre. C’est partager une intimité sans la dévoiler. Perdu dans un monde qui se perd, je m’accroche à ces mots que je lie. À ce fil rouge, écrit noir sur blanc.