2 min read

Du lourd dans le cartable.

C'est la rentrée des classes. En moyenne, car l'écart-type est important. La classe populaire a déjà oublié les prévisions de Bison Futé et les club sandwichs Daunat depuis un moment.
Du lourd dans le cartable.
Photo by Markus Spiske / Unsplash

C'est la rentrée des classes.

En moyenne, car l'écart-type est important. La classe populaire a déjà oublié les prévisions de Bison Futé et les club sandwichs Daunat depuis un moment, alors qu'hier, ça bouchonnait toujours pour les yachts à l'entrée du port d'Antibes. J'imagine la rage de se sentir comme tout le monde, un bateau parmi d'autres, avec rien d'autre à faire dans la queue que de comparer la taille de son engin à celle des autres via l'application Marine Traffic, interdite au moins de 18 ans. Plus au Nord, c'est dans la cour de l'Élysée qu'on mesure sa côte de popularité, on attend son tour car l'ordre de passage est déjà établi, chacun à le droit à une heure pour admirer la Joconde. Les avis sont partagés, l'adjectif "décevant" est celui le plus partagé à la descente des marches.

C'est reparti pour les mathématiques.

On calcule les jours jusqu'aux prochaines vacances, on attend déjà avec impatience de fêter les morts. On pense au repas du réveillon, on compte combien on sera. On se demande s'il ne vaut pas mieux réserver dès maintenant pour les prochaines Grandes Vacances, pour ne pas se faire encore avoir par la météo. Le chassé-croisé habituel où les brûlés regardent désormais vers le Nord et les mouillés vers le Sud. La Joconde a elle aussi remis des piles dans sa calculette, pour compter les jours qui lui restent à écouter Edith Piaf en boucle avec ses écouteurs à réduction de bruit : environ 940 jours à faire la sourde oreille. Une belle manière de marquer l'histoire car après tout pourquoi pas, l'Élysée est une enceinte sécurisée, un insoumis ne peut pas y rentrer si facilement, surtout pour détruire un tableau.

Du boulot en Histoire-Géo.

On va encore gueuler pour le poids des cartables, mais il y aura désormais un manuel pour chaque nouvelle année écoulée. On prévient les parents, ça va peser. La faute à ceux qui devraient prendre de très longues vacances mais qui pensent être indispensables au monde. Ainsi, on est passé d'une guerre tous les trente ans à dix guerres en même temps, des frontières changent tous les jours, des records sont battus chaque semaine. Les historiens et les géographes n'ont plus de congés, ils écrivent et dessinent sans s'arrêter comme des journalistes de France Info. On est entré dans l'ère de l'Histoire en Continu, les élèves brûleront bientôt les ridicules histoires pour dormir d'avant Tik-Tok, ils se moqueront de Napoléon trop timide et des Guerres Mondiales trop lentes. Ils remplaceront les cours d'Histoire par des cours de Futur, pour enfin comprendre qu'ils sont en train d'écrire le tout dernier manuel.