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Enterrement de vie de glaçon.

Week-end à cheval entre Vila-seca et Salou. À cheval j'entends entre les deux communes, pas de cheval au programme
Enterrement de vie de glaçon.
Photo by Somruthai Keawjan / Unsplash

Week-end à cheval entre Vila-seca et Salou.

À cheval j'entends entre les deux communes, pas de cheval au programme, la Camargue c'est pour cet été, espérons. C'est que le parc d'attractions PortAventura s'étend vraiment sur ces deux terres espagnoles, dans la province de Terrrrragone (accent espagnol). Évidemment ce n'est pas pour satisfaire un péché mignon de sensations fortes que je prends la direction de Barcelone (sans en prendre la sortie d'autoroute). Tout le monde sait que je vomis facilement, que le manège aille en avant, en arrière, vite ou lentement (ou sans manège). Et c'est bien connu (et répété) que j'ai pleuré gamin dans un carrousel, faut dire que le petit avion était monté trop haut (1m50 du sol) et que c'était pas dit au départ. Ils ont dû arrêter le manège pour me faire descendre, sans le pompon. C'est donc en toute amitié que je prends un coupe-file pour être sûr de faire toutes les attractions espagnoles, car faire la queue et seulement deux tours en quatre heures, ça me convenait personnellement parfaitement. Mais, même si le futur marié sera déguisé en bouteille de Pastis (il est marseillais), il a très envie d'être secoué comme une bouteille d'Orangina (punchline). Alors je suis le boys band, en évitant de manger (et de boire) avant. À trente ans les enterrements de vie de garçon se font dans les rues et les bars de Barcelone, à quarante ils se font à une heure de là, dans la campagne et le parc de Salou. Alors PortAventura, nous voilà. Et je dois dire que ton slogan Made to remember va également parfaitement au carrousel de la fête foraine de Lesneven de 1992.

Dans tous les cas, vomi ou pas, ça me fera du bien.

J'ai toujours le cul vissé sur ma chaise de bureau, et même si je ne bouge pas de la journée, j'ai constamment la nausée. J'ai besoin de prendre l'air, et pourquoi pas en haut d'une montagne russe tant qu'on y est. Ça me remettra sûrement les idées en place et, si j'ai le courage de monter sur une attraction espagnole, je serai peut-être assez fou en rentrant pour tout lâcher, pour lever les mains en réunion et de crier en fermant les yeux. Avant de me lever et de partir, pour ne plus me rasseoir. Je gèle à mon bureau, figé par le stress et le sang-froid, les mains glaciales sur le clavier alors qu'il fait vingt-cinq degrés dehors. Je suis un glaçon qui attend de fondre avec le dérèglement climatique, qui prie pour que sa condition change par un chaos extérieur. Mais ce weekend, ça va aller vite, tout peut s'accélérer. D'être remué dans tous les sens me réchauffera, je veux avoir le sang chaud pour prendre enfin des décisions qui viennent d'un coeur qui bat à mille à l'heure, sur des coups de tête. Des idées, évidemment j'en ai des milliers, jusqu'à devenir fromager. Alors c'est pas d'un carrousel et d'un sanglot dont j'ai besoin pour sauter le pas, ni d'espérer attraper le pompon, c'est de garder les yeux ouvert dans un rollercoaster et de réaliser que j'ai le coeur et les tripes bien accrochés, et prêts à tout.