Hamas vs Houmous.

Pour la première fois, je ne pensais pas pouvoir écrire mon billet dominical.
La faute à des yeux plus gros que le ventre en préparant le menu de la semaine. L’hiver et la guerre approchant, je me suis rappelé qu’il fallait manger plus pour avoir plus de force. Comme disait Maman. Et travailler plus pour gagner plus. Comme disait Nicolas. Mais, par chance, pour cette pause déjeuner (nous sommes jeudi), je suis dans le train, haut lieu d’inspiration et d’écriture pour ceux qui pensent que fuir est toujours la solution. Assis dans le sens contraire à la marche, je peux prendre le temps d’écrire en regardant défiler le passé. Ou plutôt, je dois prendre le temps d’écrire. Car mon voisin regarde un spectacle de Dieudonné sur son téléphone en rigolant très fort. Et comme je parle de fuite, je devais avoir une pensée pour ceux qui courent vers rien alors qu’ils n’ont rien fait. Pour ceux qui ne peuvent plus courir et pour les otages qui ne peuvent pas courir.
Nous revoilà à agiter un drapeau, puis un autre.
En fonction du jour, de l’heure, d’une alerte dans le fil d’actualités de France Info. Comme un agent fait la circulation quand il faut emprunter une même chaussée pour aller dans deux directions opposées. Il est 13h30 et j’ai faim, je me remémore avec affection ce houmous de Tel Aviv. Il était si onctueux, grâce à une technique parfaitement maîtrisée en Israël, celle de broyer des pois chiches sans faire de chichi. Il était vraiment parfait ce houmous, un bonheur éphémère dans lequel le « ou » se transforme en « a » avec horreur. Car, sous des tirs de roquette, les falafels chauds qui le couvrent se transforment vite en boulettes de viande.
Et voilà, je n’ai déjà plus faim.
Je n’ai pas envie d’écrire plus pour comprendre plus. Quand je retrouverai l’appétit, je sais qu’il y aura une nouvelle boucherie. La question c’est de savoir quel côté de la chaussée sera en chantier cette fois. Car, comme Sentinelle (le flic chanteur, pas la force armée), on tire à côté des cibles. Les parties de Bataille Navale ne finissent jamais. Et comme il y a une Bande surpeuplée juste à côté de la mer, la roquette fait rapidement « touché » au lieu de couler et du houmous plutôt que de frapper le Hamas. Pourquoi ne laisse-t-on à personne le temps de fuir pendant la pause déjeuner ?