Insomnies.

Changement d'humeur.
Contrairement aux dirigeant iraniens, j'ai dû changer de programme. Au réveil j'avais en tête de parler de la Fête de la Musique, qui m'a empêché de dormir, du dîner thaï, qui m'a empêché de dormir, et de la canicule, qui m'a empêché de dormir. Mais j'ai du rapidement me faire un café, pour m'empêcher de dormir, et c'est là que j'ai vu que Donald n'avait plus envie de fermer l'oeil. Est-ce la Fête de la Musique, un thaï trop épicé ou la canicule qui lui donne ses coups de sang ? Toujours est-il qu'il change d'avis comme il ne change pas de cravate et que son America First bombarde hors des frontières. Et que moi, je change d'humeur.
Binge watching.
Il aura donc fallu quelques heures. À Trump pour dire qu'il se donnait deux semaines pour réfléchir à une intervention américaine en Iran, à Macron pour dire qu'il faut "accélérer les négociations pour démanteler le programme nucléaire iranien", à Pezeshkian pour dire que "l'Iran n'arrêtera pas ses activités nucléaires, qu'elles que soient les circonstances", et donc à Trump pour bombarder les sites nucléaires iraniens. Une série Netflix de la catégorie Watch In One Weekend qu'on n'a pas le temps de mettre en pause, où l'écran affiche "prochain épisode dans 5, 4, 3, 2, 1" après chaque rebondissement. Tant pis s'il est tard, on veut connaître la fin le plus vite possible !
Pendant ce temps.
À Vera-Cruz, rien de particulier à signaler, on écrase les mouches dans la chaleur et on oublie d'acheter du beurre. À Gaza, rien de particulier à signaler, les statistiques sont constantes, on remarquera une légère hausse du risque d'être tué si on s'aventure vers l'aide humanitaire. À Kiev, rien de particulier à signaler, plus on parle d'un cessez-le-feu, plus les drones sont nombreux. Le monde souffre d'une insomnie générale, qui rend fou. La vie humaine n'a plus aucune espèce d'importance, le seul repos est éternel. Malheur a celui qui dort, qui oserait rêver, les cauchemars se vivent désormais les yeux ouverts. Les monstres ne sont ni sous les lits, ni dans les placards. Ils sont au-dessus des têtes, et assis derrière de beaux bureaux.