1 min read

Je me suis trompé d'histoire.

Le cheminement d'une pensée est passionnant. Mais à prendre trop de vitesse, trop de virages, la pensée se polit, se cogne et s'abîme, se plie.
Je me suis trompé d'histoire.
Photo by Patrick Tomasso on Unsplash

Le cheminement d'une pensée est passionnant.

Mais à prendre trop de vitesse, trop de virages, la pensée se polit, se cogne, s'abîme, se plie. À force de la toucher sous tous ses angles, elle est manipulée. Jusqu'à ne plus rentrer dans le moule qu'on lui avait soigneusement préparé. Trop de codes génétiquement modifiés qui forment des débuts de romans dans des coquilles vides. Je me trompe en effet souvent d'histoires, car je creuse, je creuse. J'essaie d'aller au plus profond de ma pensée, mais ne m'arrête que quand je tombe sur une pierre. Mais oui, le cheminement d'une pensée est passionnant.

Se tromper d'histoire, c'est découvrir des passages secrets.

C'est remplir de nouvelles veines par un afflux de sang, c'est faire pousser une nouvelle branche par un beau jour de printemps. On s'aventure, on s'imagine en plusieurs exemplaires pour aller le plus loin possible dans le système nerveux. Jusqu'à espérer rencontrer une synapse, une nouvelle connexion. Provoquer l'étincelle qui permettra d'écrire sans réfléchir. Et soudain une histoire nous parcoure de la tête aux pieds. Toutes les articulations s'enclenchent sans difficultés, l'ensemble est en mouvement et se déplace naturellement.

Cette courte histoire ainsi n'en est pas une.

J'avais simplement à coeur de décrire la sensation d'une idée qui un jour passe le relais à une autre, puis à une autre. Comme quand Rabhi nous parlait du colibri. Il est difficile d'arriver seul sur la ligne d'arrivée mais le plus important est d'avoir fait sa part. On est satisfait qu'une histoire où tout se connectait nous ait permis de déconnecter le temps de l'écrire. Même sans avoir de fin. C'est certainement un autre qui écrira la plus belle, sous les projecteurs, mais qu'est ce qu'on est bien parfois, tapi dans l'ombre, à taper seulement quelques mots pour soi. On les pose pour s'apaiser, rien d'autre. Il fait sombre, il est tard, je ferme les yeux pour rêver et mettre en lumière la prochaine histoire.