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Joe le taxi.

"J'ai besoin d'un taxi, pas de munitions."
Joe le taxi.
Photo by the blowup / Unsplash

"J'ai besoin d'un taxi, pas de munitions."

Trois jours après le coup de sang de Vladimir le nostalgique, Volodymyr le saltimbanque appelle Joe Biden. Il exige d'être exfiltré. Il n'est qu'un comédien qui entendait jouer une pièce de théâtre grandeur nature pour quelques temps, être chef de guerre n'a jamais fait partie du plan. "Tout au long de ma carrière, je n'ai fait que me moquer du peuple ukrainien, j'ai bien l'intention de continuer", conclue-t-il. Il semble serein au téléphone, droit dans ses richelieus, il va partir. Il est fatigué de s'imaginer en rangers et de courir aux toilettes.

Une heure plus tard.

Une Volkswagen Passat blanche, striée d'une bande orange et équipée d'un lumineux de taxi sur le toit, est garée à quelques pas du Palais Présidentiel. Pour une fois, il a été pris au sérieux, et au pied de la lettre. Il est rassuré de savoir qu'à n'importe quel moment, à n'importe quel endroit, on peut compter sur les services secrets américains. Il sait qu'il laisse son pays entre de bonnes mains, Joe Biden et ses successeurs feront mieux que lui, et feront d'ailleurs ce qu'ils voudront de son pays. Cela fait un moment qu'il rêve d'un climat plus clément l'hiver, il demandera à partir en Argentine. Il sourit en ouvrant la porte arrière de la Passat, lui, que Vladimir traite de nazi, va se cacher à Buenos Aires !

Good evening, Mister President.

"Je suis Joe, G.I."
Le voilà qu'il sourit à nouveau, trois jours pourtant que ce n'était pas arrivé. Il se souvient de sa figurine G.I. Joe du Capitaine Ferraille. On aurait pu l'appeler ainsi s'il était resté, s'il avait combattu, mais il se contentera volontiers de la gloire connue en tant qu'acteur. Il s'installe confortablement, pose son sac à dos près de lui, boucle sa ceinture, laisse volontiers son destin entre les mains de l'Amérique. Le chauffeur, dont il ne distingue que le regard dans le rétroviseur, lui annonce les prochaines étapes du voyage.

D'abord, nous nous rendrons en Pologne.

Il est nécessaire de suivre le même itinéraire que vos compatriotes en fuite, pour n'éveiller aucun soupçon. En plusieurs étapes ensuite, vous serez exfiltré au Groenland, où vous resterez au moins jusqu'à la fin de la guerre. Elle devrait être courte, Washington autorisera Moscou à récupérer les territoires qu'elle souhaite, franchement nous les américains on s'en fout, en échange d'un accès à la moitié des ressources en minerais de votre pays. Les ukrainiens qui voudront quitter le territoire seront libres de le faire, la liberté est une valeur primordiale pour nous les américains. Quand tout sera en place, on vous jugera pour avoir abandonné votre pays. Il reste encore à définir où vous serez enfermé, mais si Poutine vous veut en Sibérie, on vous échangera sans hésiter contre un groupe de jeunes américains fumeurs de cannabis arrêtés à Moscou il y a deux ans. À chaque étape de ce processus de paix, l'Europe écrira des messages sur Twitter, qui deviendra bientôt X, pour dénoncer la situation. Une fois par an, elle fêtera l'anniversaire de votre emprisonnement, avec potentiellement quelques personnes dans la rue. On vous montrera les images, pour vous réchauffer le coeur, jusqu'au jour où vous mourrez de froid avant la date d'anniversaire. Des questions ?