Just Landed'.

Landéda.
C'est le bout de la Terre que j'ai choisi pour atterrir. Le début de mer que j'ai choisi pour accoster. Au coeur des Abers du Finistère. Un port plutôt qu'un point d'ancrage, pour un voyageur du quotidien. Un besoin d'embruns pour un coeur éolien et un esprit marin. Mon corps n'y est pas encore, mais l'impatience d'y respirer est déjà une source d'inspiration.
Il n'y a pas meilleur symbole, à la fois d'isolement et de liberté.
Être encerclé par la mer, mais avoir l'infini pour horizon. Cela vous offre une routine où les nuages sont rapidement balayés, où les mauvaises nouvelles peinent à arriver, encore plus à rester. Il n'y a pour préoccupations que les marées et la fraicheur des crustacés. Je m'imagine déjà, admirer le soleil se lever, le soleil se coucher, la mer s'avancer, la mer se retirer. Faire de ces cycles infinis le métronome de ma vie boiteuse. Car mon énergie combustible a besoin de nouvelles ressources, naturelles. De puiser dans la beauté des plages de sable le seul reflet des vagues. Vous voyez de quoi je parle, n'est-ce pas ? De ces lumières de bord de mer, si fortes qu'elles vous déchargent puis vous rechargent. De ces bouffées d'iode et de ces odeurs de sel qui redonnent du goût à tout.
Dans ma mini-maison sans fondation, j'y serai directement connecté à la terre.
Un Robinson Crusoe, mais je dois l'avouer, dans un désert digitalisé et connecté. Un cliché du trentenaire persuadé que se cache un trésor dans ces lieux non-urbanisés, une nouvelle raison d'être coincée sous un rocher. Je vous dirai bientôt ce que j'ai trouvé, grâce à mon Internet satellite. Car dans mes 15m2, j'espère bien faire de la place pour mes idées. J'espère faire grandir mon minimalisme pour qu'il traverse l'Atlantique. J'espère faire germer les graines des projets restées trop longtemps attendre un peu de lumière dans mon obscurité.