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Kids aren't alright.

Ce jour de juillet 2004, nous posions avec quelques amis pour reproduire l'affiche du célèbre documentaire sur The Who Kids Are Alright.
Kids aren't alright.
Cover The Kids are Alright, The Who

Ce jour de juillet, nous posions avec quelques amis pour reproduire l'affiche du célèbre documentaire sur The Who, Kids Are Alright.

Nous étions quatre adolescents qui couraient à travers champs, chantant, hurlant, buvant. L'ivresse de Woodstock dans les prairies de Kerampuilh, les fumées en moins. Il n'y avait pas The Who mais aux Vieilles Charrues nous étions au coeur de la Bretagne et de la scène musicale. Au coeur du réacteur, fusionnant avec les décibels des meilleures guitares du monde. Texas remplaçaient Bowie, Bashung osait encore Joséphine, IAM mangeaient une galette saucisse près de Kings Of Leon. Nous étions là. Nous n'étions que là. Nous n'avions rien d'autre à revendiquer que notre bonheur et notre mue vers ce monde des grandeurs. Mais.

Bowie a rejoint la singularité de l'espace.

Bashung est parti avec son cancer, son chapeau et ses lunettes noirs. IAM n'auraient pas du revenir. Kings Of Leon et les rythmes de Sex on Fire sont dans ma playlist Nostalgie. Kids aren't alright. Entre les pandémies et les guerres, ils prennent désormais leur billet pour les festivals en last minute. Ils ne savent pas si c'est un torrent de boue ou une canicule extrême qui cueillera leur semblant d'insouciance. Les jeunes souffrent déjà de troubles de vieux. Plus de la moitié des moins de 30 ans se déclarent fatigués ou épuisés. Plus de la moitié des membres des générations Y et Z déclarent se sentir seuls. J'imagine que l'autre moitié ne se l'avoue pas encore. Nous en sommes là. Et.

Ils n'auront même plus le temps de chanter.

Consommation, environnement, éducation, économie, santé... Les défis qui s'annoncent auront besoin de plus pour être relevés que les messages de paix partagés en 69 à White Lake. Mais il me tient à coeur de partager le message de l'adolescent de ce jour de juillet, qui pensait que le bonheur s'accumulait. Car tout n'a pas encore disparu.

N'écoutez que vous, ignorez nous.

Reprenez et unissez vos quelques forces avant le burnout. S'il y a des ressources inépuisables, ce sont celles de millions de jeunes qui courent sauvagement vers la scène quand le premier accord de guitare vient de sonner. Vous êtes des électrons libres, capables de libérer et de créer une nouvelle énergie. Faites de la vie un festival, faites le durer. Criez à en perdre la voix. Chantez à l'unisson. Dansez même sous l'orage. Pogotez pour libérer la pression. Embrassez des inconnus. Souriez au ciel. L'avenir est un Fest-Noz, la chaîne humaine ne peut que s'agrandir.