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La Descente.

J'ai un bilan carbone désastreux. Pas autant que celui de Bernard Arnault, mais je ne sais pas ce que je ferais si j'avais un jet. Mais là n'est pas le sujet.
La Descente.
La Descente.

J'ai un bilan carbone désastreux.

Pas autant que celui de Bernard Arnault, mais je ne sais pas ce que je ferais si j'avais un jet. Mais là n'est pas le sujet. J'ai parcouru de nombreuses routes en Europe, de Brest à Varna, d'Athènes à Malmö. Des lignes droites, des lacets, des autoroutes, des routes sans asphalte. De nombreux paysages défilaient sous mes yeux quand dans ma tête je faisais défiler de nombreux souvenirs. Et s'il y a bien un souvenir et une route qui valent tous les autres, c'est La Descente.

La Descente, par principe, est aussi une montée.

Cela dépend de quel côté on se trouve. Celui de l'excitation à l'idée de dévaler. Celui du découragement à l'idée de grimper. Mais on lui a donné le nom de Descente, c'est ainsi. Pour nous, même quand on la monte, c'est La Descente. Même si ça ne se dit pas. On aurait pu marquer avec fierté cette décision dans son bitume, quand celui-ci devenait malléable par les bouillants après-midis de Juillet. Pour une fois, je ne partage aucun mystère, voyez-vous même cette Descente photographiée. D'en bas. Elle est magique cette Descente, elle n'est qu'une pente légère mais elle procure les sensations d'un roller-coaster. On la descend dans l'adrénaline, assis sur notre skate, penché sur notre vélo, écrasé dans la glacière un jour d'hiver. On la remonte en trainant la jambe, après quelques secondes à peine de pure liberté.

La Descente c'est aussi des balades en famille, des cueillettes de mûres, des baisers cachés.

C'est une chaussée déformée dans laquelle sont gravés nos plus beaux souvenirs. Elle paraît aujourd'hui cinq fois moins longue qu'il y a trente ans, mais elle est là, immobile, indestructible, prête à marquer les histoires d'autres enfants en quête de vitesse. Cent mètres de pur bonheur, une montée d'adrénaline dans une descente. Je ne m'y arrête que pour lui sourire, même si c'est moi le photographe. Mais, et si c'était nous ces autres enfants ? Maintenant que nous avons perdu notre innocence, il faudrait y aller tous ensemble pour la retrouver. Une descente familiale en mode rasta rocket. Sentir le vent de face qui façonne un nouveau sourire sur nos visages. Nous y ferons encore "les fous". Une nouvelle cicatrice sur la jambe ou la lèvre ne sera qu'un beau souvenir quand nous aurons la tête en bas.