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Lost in the shuffle.

L'évidence pour l'un ne l'est pas pour l'autre. Perdu dans mes réflexions, j'ai ainsi oublié l'évidence d'écrire lost in the shuffle.
Lost in the shuffle.
Photo by Susan Q Yin on Unsplash

L'évidence pour l'un ne l'est pas pour l'autre.

N'est-ce pas d'ailleurs la raison pour laquelle j'écris ? Perdu dans mes réflexions, j'ai ainsi oublié l'évidence d'écrire lost in the shuffle. J'aime ces expressions sans équivalence, qui soulignent l'unique de chaque langue, la particularité de chaque culture, le caractère de chaque personne. J'aurais pu choisir lost in translation. Ses scènes où la beauté de Scarlett Johansson se reflète dans celle de Bill Murray. Ses scènes où les différences se rapprochent dans une complicité qui transpire la solitude, la perte de repères, la sensation de vertige dans les hauteurs de Tokyo. Il me manque en effet la traduction, l'explication de ce qui se passe sous mes yeux. Mais je préfère le twist du shuffle et ses surprises quand on appuie sur play.

Il y a dans toutes les options que j'avais un point de départ obligatoire.

Celui de la perdition, de la perte. Et un point de chute unique, la chute elle même. Car on périt, on se perd, dans l'ultra, dans l'hyper, dans l'extrême. Je suis trop modéré pour comprendre ce monde aliéné. Je suis finalement perdu dans la masse. C'est ainsi que se traduit lost in the shuffle. La masse lourde d'un noeud de ficelles à pantins impossible à dénouer. J'essaie de le lire, pour l'écrire. L'interpréter, sans le traduire. Faire entendre ma voix dans les allés de ce labyrinthe, même si je n'ai que son écho comme réponse à mes questions.

Être perdu c'est déjà être quelque chose quelque part.

C'est être présent, à un endroit, même s'il nous est inconnu. Ainsi je crie car je me sens vivant. La détresse, elle, s'étouffe dans le silence. Je pourrais fermer les yeux, ou regarder fixement la route défiler en dodelinant de la tête comme un Wackeldackel sur la plage arrière d'une voiture. Mais j'aime me battre, me débattre, débattre. Boxer avec les mots sans arsenic, même si je ne sais pas rapper. Tout ici est à lire avec le coeur révolté, des volts dans les veines et de l'énergie à partager.