Mal embarqués.

Il doit l'avoir un peu mauvaise.
Zelensky est obligé de débarquer en France car personne n'a prévu de débarquer en Ukraine. Il vient célébrer une libération vieille de quatre-vingt ans en serrant les mains de centenaires survivants, quand des gamins de dix huit ans se font emprisonner et tuer dans son pays, à quelques milliers de kilomètres de là. Malheureusement pour lui, on préfère les commémorations aux débarquements. À voir s'il peut embarquer un ou deux mercenaires nostalgiques dans l'avion du retour.
Il y en a une autre qui va débarquer en Europe sans que personne n'y prête attention.
C'est l'Extrême Droite, qui va prendre ses quartiers à Strasbourg et désormais empêcher tout débarquement, sans forcer, tranquillement entre une choucroute et un pet. Et tant pis si ce dernier contribue au dérèglement climatique, pas d'écologie au programme des plénières des cinq ans à venir. Mais on peut voir plus loin que ça, Jordan Bardella n'a même pas trente ans, on va le voir tous les jours pour les cinquante prochaines années. Heureusement qu'il est un "enfant de l'immigration", il va nous couvrir de leçons d'humanité.
Parce que des barques, il va en voir arriver.
C'est là que l'Extrême Droite oublie de penser aux conditions météorologiques extrêmes. Dupontel le dit lui même dans Second Tour, les réfugiés climatiques vont nous faire oublier les réfugiés de guerre, une vague géante va déferler sur les plages de Normandie et de Provence. Et Bardella aura beau barder, les digues vont lâcher, il sera trop tard pour se dire qu'on aurait dû manger moins de choucroute. Le seul espoir de la semaine, c'est que, pour la première fois, on a écouté une personne qui a contribué aux travaux du GIEC : une femme, climatologue, petite-fille d'immigrés juifs d'Europe, de gauche, a gagné largement une élection présidentielle, et sans avoir voté pour elle-même. Je me demande si je ne vais pas débarquer au Mexique.