2 min read

Dans goodbye, il y a good.

Rien ne nous appartient réellement. Ni personne. Ainsi, on ne perd rien. Ni personne. On savoure, on jouit, on aime l'éphémère.
Dans goodbye, il y a good.
Photo by Matt Nelson on Unsplash

Rien ne nous appartient réellement.

Ni personne. Ainsi, on ne perd rien. Ni personne. On savoure, on jouit, on aime l'éphémère. Certes, on s'attache, mais une ceinture fonctionne dans les deux sens. Il faut savoir se détacher au bon moment. Idéalement quand on arrive à destination. Dernier Virage. Mais parfois sans avoir le choix, tel un pilote dans son cockpit en flammes quand l'atterrissage s'annonce destructeur. On saute alors dans un inconnu, on ne sait ni où on va tomber, ni comment. Mais on sait qu'on sera en vie. Qu'on aura eu la chance de vivre l'instant d'avant. Qu'on aura la chance de vivre l'instant d'après.

Il m'aura fallu du temps pour le comprendre.

Je ne saurais d'ailleurs dire si je l'ai accepté. Alors, comme à mon habitude, je l'écris. Quand quelqu'un disparaît, c'est un gouffre qui s'ouvre avec sa mise sous terre. On peut se laisser précipiter. Se faire ensevelir, pour ne pas avoir à subir ni le manque à venir, ni la vie dont on ne sait ce qu'elle va devenir. On peut s'en sortir à reculons alors que le gouffre s'agrandit, et rester difficilement à la surface. Sans avoir le temps de se retourner pour voir ce qui nous attend si on retrouve la terre ferme, on est finalement condamné. Mais on peut aussi fermer les yeux, comprendre qu'il y a désormais deux mondes. La réalité pleine de vie qui continue d'avancer, et l'upside down dans lequel les vivants n'ont pas encore leur place.

La perte, si elle existe, est une contribution.

Si nous n'avons finalement rien perdu, nous sommes gagnants. Le trop plein de terre de la tombe creusée est une montagne facile à déplacer. Un sol fertile pour de nouvelles racines. L'adversité est le meilleur moyen de se sentir vivant. Je passe sur les proverbes qui ne tuent pas mais rendent plus forts. Je n'ai même pas envie d'en dire plus. Je n'ai pas le temps. J'entends rire au loin et je n'aime pas passer à côté d'une bonne blague. Le sourire est si contagieux qu'il se transmet par la terre également, j'en suis sûr. Je m'attache à nouveau, mais sans posséder. Pour ne rien perdre. Je ne veux rien. Je file, on se dit au revoir pour se revoir.