Octave de Pâques.

Résurrection.
Alors que je prétendais être sous l'eau, j'étais plutôt tranquille pour un dimanche de Pâques, porté par le pas lent et appréciable des habitants de Cento, sous les arcades colorées typiques de l'Émilie-Romagne. Un week-end pascal pour se ressourcer à base de famille, de pâtes, de parmigiano, de pistache et d'espresso doppio. Dolce farniente, mérité mais difficile à apprécier quand on ne sait plus ce que c'est.
Pasquetta et patatra.
Le Christ est ressuscité, l'Italie prépare son pique-nique pour une sortie en famille, le soleil fait son timide, la journée s'annonce paisible. Mais Francisco mélange les Fêtes, confond lundi de Pâques et Toussaint, disparaît juste après une dernière apparition, pensant que certains y verront peut-être un signe. Pas les américains, ils sont au travail. Vere Papa mortuus est ou pas, ils me bombardent de problèmes à régler asap.
B&B&B.
Quand les jours ne sont fériés que pour toi, le retour est une claque, du boulot à rattraper le boulot et à badiner avec les States. Avant de faire marche arrière et de revenir au point de départ. Pâques est déjà loin derrière. On passe la nuit dans un hôtel brestois, en Ligurie. Ça sent l'humidité mais pas la mer. La nuit est courte, on doit encore traverser la frontière.
Jet lag.
Arrêt à l'Autogrill pour un dernier goût d'Italie, et c'est reparti. On rentre avec du retard, on laisse le volant pour remettre tout de suite la tête dans le guidon. L'adrénaline réveille, pas le temps de redescendre après ce week-end de petits remontants. J'ai l'impression d'être lundi, mais on ne l'est pas. On se satisfait avec un rien, demain on apercevra déjà le bout de la semaine. Amen.
La routourne va vite tourner.
Changement de routine, pas de mea culpa pour une fois. Le client a merdé, deux fois, pour la première fois. Il m'a tendu les deux joues mais je n'ai pas bougé. J'ai gardé les mains dans le dos, j'ai savouré, et j'ai fini plus tôt. Les drapeaux sont en berne mais pour moi, c'est joie et fumée blanche. En attendant le prochain châtiment.
BB.
Vive l'amour, vive l'amour, fuck la fame. BB Jacques vient chanter la BO de sa vie au bord de la Méditerranée. J'ai mal au dos, j'ai mal aux genoux, j'ai le corps loin des jeunes idoles qui n'ont pas pris une ride et qui ne manquent pas une parole. Un trou se forme pour le pogo, je m'éloigne en reculant, il est loin le premier à mes treize ans. Mais je suis tout de même in da place !
À la ramasse.
Après la BO, la BA. Nuit courte et agitée, mais on l'a dit alors on le fait. Direction le Cap des millionnaires pour nettoyer leurs plages. À première vue, tout est beau. On gratte à peine, l'or du sable s'écaille. On remplit des sacs de petits bouts de plastique et de polystyrène qui profitent des plages de la Côte d'Azur ad vitam aeternam. C'est con mais c'est un choc. RIP, étoiles dans mes yeux.