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On dira le Sud.

La tempête Nelson est passée cette semaine. C'est ce qu'on dit, moi je crois qu'elle n'a pas fait que passer.
On dira le Sud.
Photo by Artur Aldyrkhanov / Unsplash

La tempête Nelson est passée cette semaine.

C'est ce qu'on dit, moi je crois qu'elle n'a pas fait que passer. Elle s'est arrêtée en warning, moteur toujours allumé. Puis elle a fait semblant de partir, avant de repasser en marche arrière, puis à nouveau en marche avant. En fait, son petit manège dure depuis six mois, elle nous gifle la joue gauche puis la joue droite à répétition, j'ai le visage qui brûle sans soleil. La neige qu'elle a lâché par surprise mercredi en Bretagne n'aura pas calmé la fureur, des grêlons ne feront pas mieux, je préfère la prévenir. On ne balaie pas un vent de fatigue si facilement.

Heureusement qu'il nous reste la musique pour atténuer le blues.

Même si le fan de jazz Nino Ferrer l'aura garder, lui, jusqu'au bout de sa vie. Malgré son Sud, de la Louisiane et de l'Italie. Le mien est dans ma tête, alors le sien est dans mes oreilles. Il côtoie dans ma playlist de mars le San Francisco et de la maison bleue de Maxime le Forestier. Je copie-colle déjà ces odes à la survie hivernale dans ma playlist d'avril, pessimiste à l'idée de pouvoir me découvrir prochainement, même d'un demi fil. Difficile d'imaginer le linge étendu sur la terrasse, des enfants qui roulent sur la pelouse. Des images qui tombent à l'eau.

Heureusement qu'il nous reste les projets pour imaginer la vie en rose.

Comme Nelson, nous n'aurons fait que passer, je ne m'étais pas trompé de sortie. Rennes en coup de vent, pour un hiver de rafales. Nous suivons des vents contraires, la Bretagne en hiver, le Sud en été. Nous descendons quand tout le monde se pose la question de remonter. Mais l'envie me brûle de cramer sous le soleil, de le suivre toute la journée comme un tournesol, un rosé à la main. Il est temps de changer de couleurs, pour ma peau d'en prendre, un peu, pour la première fois. Je n'aurais pas cru poser un jour mes valises à quelques pas de l'Italie. Désormais, quand on nous demandera où on vit, on dira le Sud.