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Oui, mais demain ?

On s'est pris aux Jeux. Saloperie. On n'avait qu'une hâte, qu'on n'en entende plus parler, et voilà qu'on est triste que ça se finisse.
Oui, mais demain ?
Photo by Jametlene Reskp / Unsplash

On s'est pris aux Jeux.

Saloperie. On n'avait qu'une hâte, qu'on n'en entende plus parler, et voilà qu'on est triste que ça se finisse. On a quitté Paris sans regardé dans le rétro il y a quelques semaines, et voilà qu'on est triste de ne plus la voir à la télé. Que de miracles, que de miracles, de la Seine baignable à la satisfaction des français. J'en ai même oublié l'actualité, et je ne suis pas le seul. La pauvre Lucie Castets est à l'arrière d'un marathon, sans médaille, sous la canicule. On passera de France 2 à France 3 à France 5 avant qu'elle ne franchisse la ligne d'arrivée dans l'indifférence. Il va quand même falloir reprendre la joute politique, il y a quelques décisions à prendre.

Pendant ce temps-là, on a défait les cartons.

Enfin les trois qu'on a ramenés. On ne s'est pas installé à Matignon, on cherchait cette fois quelque chose de moins temporaire. Et puis on est désormais trop loin. Je me réchauffe enfin, je deviens beige, j'ai des tâches de rousseur qui simulent des cheveux sur le haut de mon crâne. Je sors en Birkenstock, sans chaussettes. J'ai acheté deux shorts la semaine dernière, c'est autant que depuis 2018. C'est un autre monde au sang chaud où l'on espère finir cigale, à chanter en rythme dans un olivier, après avoir passé la majeure partie de notre vie sous terre à l'état de larve.

Et il va falloir chanter fort.

Monter dans les décibels, pousser des cris d'alarme. Parce qu'il fait chaud, chaud, chaud, toujours plus chaud. Record de médailles et record de chaleur. L'eau est à trente degrés sur la Promenade, pas sûr que Canua Island, l'île artificielle construite au large de Cannes, suffise à nous accueillir tous quand les réelles seront submergées, il me semble que le nombre de transats y soit quand même limité. Heureusement que les milliardaires peuvent largement vivre sur leurs yachts, ça libère des places. À mon niveau, il va falloir en faire plus. Plus que brasser l'air avec un ventilateur en disant que c'est plus écologique que la clim. Parce que c'est le problème de vouloir être cigale, de ne plus avoir d'autre choix que de danser quand on ira crier famine. On est bien sous le soleil, mais il va falloir penser à demain.