Joyeux Noël.

Qu'est-ce-qu'on écrit à Noël ?
On n'écrit pas, on mange ! Mais avec ce café aux odeurs épicées, il n'y a pas que les guirlandes qui s'illuminent. Et nous sommes dimanche, je devais satisfaire mes vingt lecteurs qui ne me liront pas aujourd'hui. Ainsi, malgré mon aptitude à tout bouleverser, j'apprécie une certaine régularité. Dans quelques jours le décor changera à nouveau, alors j'observe, je m'imprègne, je photographie ces joies éphémères. La froideur de l'hiver balaiera ces instants suspendus. Ces instants dont on ne sait pas si on aimerait qu'ils durent plus longtemps ou s'arrêtent plus tôt. Noël a ses contradictions, comme l'appétit avant et après le chapon.
La nostalgie couvre délicatement le mien.
Comme la neige se posait sans bruit dans l'allée devant la maison. Plus personne ne frappe à la porte. Les enfants ont grandi et nous, on est bien trop grand. Mais il n'y a pas de marche arrière sur un traineau et on n'a pas le temps de faire demi-tour. On espère transmettre dans nos yeux une lueur de bougie qui ne s'est pas totalement consumée. On cherche les souvenirs d'enfance, on a envie de revoir ces photos aux sourires disparus. On va me reprocher d'être dépressif le jour de Noël, comme après chaque article.
Et pourtant !
Lire entre les lignes, c'est découvrir tout sourire la petite boule dorée cachée entre deux branches de sapin. Car, comme dit Roméo, je me sens bien. Comme dit Roméo, la vie est pleine de messages cachés, il y a deux mots dans cigarette pourtant t'arrives à t'y attacher. À Noël, j'aime l'amertume sucrée d'un vin chaud. J'aime me brûler la gorge alors que j'ai les mains gelées. Et plus que tout, j'aime être nostalgique. C'est être chanceux d'avoir vécu quelque chose de beau. C'est être satisfait du chemin parcouru jusqu'ici. Car pouvoir écrire avec un café qui embaume la pièce, c'est du bonheur, même sans lecteur ! Pour l'occasion j'ai même mis de la couleur dans mon image. Le Père et celui de Noël ne sont plus là, mais leur magie agit. C'était ma dernière inspiration de l'année, j'aspire désormais à briller dès le premier janvier.