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Sunrise, sunrise.

Je me réveille. Sans lumière, sans idées, sans rêve à raconter. Mais l’avantage de l’hiver, c’est de pouvoir se lever avant le soleil.
Sunrise, sunrise.
Soleil sous le soleil, ce dimanche matin.

Je me réveille.

Sans lumière, sans idées, sans rêve à raconter. Mais l’avantage de l’hiver, c’est de pouvoir se lever avant le soleil, de se dire que, ce matin, on va pouvoir s’asseoir et l’attendre, le voir pointer le bout de son nez. Sortir dans le froid pour le trouver, encore endormi, à l'aube d'une rencontre, avant de doucement sentir nos cœurs se réchauffer.

Je me lève.

Me lave, m’habille. Le halo dans le ciel me presse, je dois être sur ma chaise bleue, face à la Méditerranée, avant qu’il n’apparaisse de l’autre côté. Sont déjà là les pêcheurs, les coureurs et les baigneurs, qui l’attendent tous les jours, qu’il vienne ou qu’il ne vienne pas. Ils prétendent ne pas être là pour lui, mais toutes les têtes sont tournées vers l'Est.

Il se lève.

J’arrive à peine sur la Promenade, m’assois à la hâte. Une boule de feu rouge fluo perce le ciel. Un fil rouge longe la mer en surface jusqu’à moi. Tout le monde s’est arrêté à cet instant, les cannes à pêche sont à la merci des poissons, si ces derniers ne regardent pas aussi le soleil sortir la tête de l’eau. Le voilà entièrement rond, rouge toujours, alors que pointe sous lui un second soleil, identique, comme deux jaunes d’œuf dans une même coquille. Les badauds sourient, un seul nous aurait suffit.

Il monte.

Vite. Les corps arrêtés sont froids, même sur la Côte d’Azur. Son rouge vire au orange avant d’exploser en lumière jaune. Son jumeau a disparu, il avait un jour d’avance. Les baigneurs se mettent à l’eau, les coureurs ferment les yeux dans une foulée douce, les pêcheurs déplient leurs chaises puis reprennent en main les courant marins. Le fil rouge est désormais un manteau blanc qui me réchauffe le cœur et les mains. Car mes doigts sont froids alors que j’écris en direct, chanceux du dimanche.