Sweet and sour.

L'équilibre parfait.
Celui que je recherche. Sucré, c'est trop sucré. Salé, c'est trop salé. J'ai besoin d'être saisi par deux extrêmes, de ressentir les mélanges contraires, d'associer les incompatibles. J'ai soif d'expatriation : le goût de l'aventure et de la découverte d'un nouveau monde, saupoudrés d'un zeste de mal du pays et d'inconnu. Pressez les citrons !
J'ai besoin d'être nostalgique pour être optimiste.
Puiser dans le passé pour imaginer l'avenir. M'arrêter un instant pour comprendre que j'ai besoin d'avancer. Vivre minimaliste pour vivre au maximum. Penser à elle pour souffrir. Souffrir pour me sentir vivant. L'adversité a un goût de réalité, de vie, de succès même. Écrire un blog sur la perdition m'aide à trouver une voie. Écrire m'aide à trouver ma voix.
Il n'y a que mes textes qui sont noirs sur blanc.
Pour le reste, une saine schizophrénie est de rigueur. S'imaginer l'un pour être l'autre, être l'autre pour devenir quelqu'un. Les goûts et les couleurs n'appartiennent à personne, ils nous saisissent en fonction de l'appétit du moment. J'ai l'humeur aigre-douce, je me plains souvent pour réaliser à quel point j'ai de la chance. De la chance d'avoir le choix, entre le sweet et le sour, le choix de superposer les parfums, d'épicer mon quotidien quand il est fade, de prendre le risque de le rendre trop doux, ou trop amer.
Les différences se marient si bien.
Les contraires ne s'attirent pas, ils se cherchent car ils aiment l'explosion des sens, ils aiment sentir le picotement sur la langue atteindre le coeur, ils aiment sentir les frissons les réchauffer. Il faut sortir des sentiers battus, on apprend à se connaître véritablement dans l'inconnu, les yeux à la fois attirés et apeurés par le vide sous nos pieds. L'angoisse et l'adrénaline nous font trembler. Le saut à l'élastique pour se sentir vivant n'est qu'une répétition d'un banal suicide. Pour se rappeler lorsque l'on ne touche plus rien que beaucoup de choses encore peuvent nous toucher. Que c'est la tête à l'envers que les idées se remettent à l'endroit. Car la vie est un bonbon acidulé, qui nous fait sourire de plaisir et grimacer de douleur.