3 min read

Too good to go.

Je prends mon temps pour ces élections présidentielles, comme Emmanuel. Lui s’est finalement déclaré candidat, moi non.
Too good to go.
Nostalgie d'une autre époque, photo Jacques Langevin/Sygma/Sygma via Getty Images

Attention, texte virulent et vulgaire.

Je prends mon temps pour ces élections présidentielles, comme Emmanuel.

Lui s’est finalement déclaré candidat, moi non. Du coup, je n’ai toujours pas “choisi” celle où celui pour qui j’irai voter. Le verbe choisir est évidemment une provocation, justement un choix déplacé lorsqu’il s’agit de parler de cette campagne. Mais il y a deux bonnes nouvelles : la première, en parlant « d’aller voter », c’est que je peux y aller à pieds, pas besoin de prendre la voiture. La deuxième : mon vote au second tour sera par procuration. Je ne me retrouverai pas face à deux noms qui font grimacer, imprimés sur deux bulletins qui, pourtant fraîchement imprimées sur papier blanc, sentent la merde.

Laissons la vulgarité, parlons des candidats (rire).

Ils ont un mérite : ils n’ont jamais été aussi nombreux à vouloir diriger un pays au bord de la crise de nerfs, dans un monde au bord de l’effondrement. Il reste néanmoins évident qu’il seront davantage proxénètes que prostitués dans ce bordel... Je disais donc que je prends mon temps, mais à vrai dire, si je n’ai pas “choisi” pour qui j’allais voter, c’est malheureusement parce que j’ai pris le temps d’y réfléchir. Je n’aurais pas dû. J’aurais du y aller au feeling, après tout j’aime bien les costumes bleu roi de Yannick Jadot, ils se marient parfaitement à ses yeux.

J’ai donc un avis sur chacun.

Mais c’est un peu comme un panier anti-gaspi Too Good To Go, l’ensemble des candidats peut parfaitement se résumer à “panier de légumes invendus”. Il n’est pas nécessaire d’en préciser le contenu tant les différences sont minces. Bien sûr un navet est différent d’un poireau, de même qu’un candidat mis en examen pour injure incitant à la haine raciale est différent d’un candidat mis en examen pour emploi fictif. Mais un légume pourri est un légume pourri. Il est difficile à avaler et impossible à apprécier.

Mes coups sont bas, je m’en prends aux personnes.

Alors parlons plutôt des programmes. Ou plutôt des promesses chiffrées à partir de sources elles mêmes chiffrées en fonction des besoins (et des demandes) des candidats (#McKinsey). C’est un peu comme si je mettais à jour un article Wikipedia pour qu’il colle mieux à ma vision (Bretagne : climat méditerranéen, température moyenne de 24 degrés, 330 jours d’ensoleillement annuel). Mais quand il s’agit de promesses, tous les candidats tombent d’accord : s’engager sur des résultats à 2050, pour être sûr qu’on ne remonte pas à 2022 quand il s’agira de comprendre pourquoi le monde a brûlé. Sinon, le détail des programmes est disponible dans les cours d’école.

Que me reste-t-il pour faire mon choix ?

Les valeurs ! Attention, sécurité, immigration, croissance ne sont pas des valeurs. Je préfère préciser. Je parle de valeurs humaines. Je vais d’ailleurs laisser mon cynisme un instant pour me fendre d’un avis positif : des valeurs auxquelles je crois sont présentes chez plusieurs candidats. Oui, la gauche existe toujours ! Mais… La gauche est malheureusement ambidextre, elle a autant de candidats que de doigts. Quatre auraient pu se baisser pour se joindre fièrement à un doigt d’honneur, au pire deux auraient pu rester levés en signe de paix. Mais non, il a fallu les garder tous bien écartés, pour un signe qui n’en est pas un. Un “coucou”, mais c’est peu revendicateur en 2022. Pardon, j’ai oublié dans mes calculs à doigts levés les fidèles Poutou et Arthaud, mais je ne peux pas faire de métaphore avec une main à sept doigts. Too Good To Go ce sont donc des paniers anti-gaspi mais aussi la devise personnelle de chacun des candidats de gauche : car un bon gros melon, on ne peut pas le jeter.

Je n’ai pas fait mieux que les candidats dans ce texte.

Aucun fond. Pourtant j’y suis, et pas seul. Excusez mon désespoir, je viens de lire la première partie de la biographie de Barack Obama. Je préfère me dire que c’est un beau roman. Monsieur Obama, si par hasard vous vous ennuyez (et si par hasard vous tombez sur cet article), s’il vous plait, candidatez en France. Prenez un Ministère au moins. We will excuse your French. Des fautes de français valent bien mieux que des prénoms francisés.