Une dose de Covid-23, s'il vous plaît.

Je me suis attaché à mes propres histoires.
Je voulais prendre un peu de temps, me consacrer à la version longue plutôt qu'aux brèves. Mais lostintheshuffle et sa routine dominicale ont apporté un certain équilibre dans mes semaines souvent chaotiques, comme une séance de méditation, dont il est difficile de se défaire. J'aimerais vraiment me plonger dans une autre histoire, avoir la tête sous l'eau, découvrir un nouveau monde et ne plus rien voir, ne plus rien entendre de ce qu'il se passe à la surface. Mais j'ai mal aux oreilles quand je descends et j'ai du mal à respirer correctement. Il faut sans cesse que je remonte, que je retrouve un décor en apparence beau et paisible, mais dans lequel se cache en réalité des centaines de mines et des bombes à retardement.
Comment imaginer une fiction quand la réalité nous dépasse déjà ?
Même Le Télégramme relate plus de drames que de fêtes de quartier. Et je ne parle pas de querelles de voisinage. On pourrait faire une série Brest Unité Spéciale tellement les procès qui s'y font se sont assombris. On est passé de vol de mobylette à cambriolage à main armée, de bagarre en sortie de boîte à homicide involontaire, de dispute à féminicide. La violence est chaque jour plus violente. Et les Sages n'y font rien. Ils ont eux réussi à se sont cacher dans leur propre fiction, avec toute la Politique. Il nous reste une bonne nouvelle pour compenser : l'homme et la femme les plus riches du monde sont français pour la première fois ! Merci à eux pour les joies qu'ils nous procurent, ça vaut bien le coup de travailler un peu plus.
Est-ce qu'on aurait pas besoin d'une autre trêve ?
Un autre confinement. Plus de militaires chinois disponibles pour encercler Taiwan, plus de jeunes russes à enroler pour aller mourir en Ukraine. Interdiction pour les missiles nucléaires Nord-Coréens de sortir du territoire. Un petit virus qui décime les juges de la Cour Suprême aux États-Unis et un vaccin interdit à ceux qui veulent interdire les pilules. Des seniors entre 62 et 64 ans obligés de rester au jardin. Une planète qui reprend ses droits. Plus le temps pour le gouvernement de forcer de nouvelles lois, et tout le temps pour moi d'écrire. Qu'est-ce qu'on serait bien. J'ai enfin compris pourquoi certains disaient que le Covid n'existait pas, il a parfois des allures de Père-Noël.