What a life.

Je me suis servi un verre de vin, pour écrire.
Certains moins mauvais passages d'un mauvais roman avaient déjà été écrits sous l'emprise de l'alcool. De deux verres, pour être précis. Certainement l'une des raisons pour lesquelles j'ai beaucoup aimé le film Drunk, au delà de sa scène finale magistrale, accompagnée par Scarlet Pleasure et son What a Life, qui m'emportent encore davantage qu'un Mavrud. Je ne fais ici aucune apologie, je parle de culture. Pour preuve, vous allez sûrement rechercher ce qu'est un Mavrud. Et pour seconde preuve, j'ai chanté Matmatah sans avoir jamais fumé d'étranges cigarettes. Je suis aussi le premier à me sentir mal quand je bois un verre, comme s'il allait faire des dégats considérables, bien au-delà des shots de Jägermeister que j'ingurgitais à intervalles réguliers, à une époque très irrégulière.
Du coup, ce verre m'a permis de commencer cet article.
On ne remerciera jamais assez les vignerons (en ce qui me concerne) pour ces deux petits verres qui font la différence. Je ne parle pas du troisième et des suivants, qui détruisent tout. Je ne rends pas non plus hommage à Hemingway et son Papa Doble ou à son ami Fitzerald et son amour du gin. Incroyables performances néanmoins. En fait, je prends ce verre de vin plutôt dans l'optique d'une gueule de joie. Car tout va bien ! Et je n'ai pas de problèmes d'écriture, au contraire, j'ai trop de choses en tête. Il y a le blog, le roman, et d'autres idées encore. Le problème c'est le temps, et le talent. Mais on peut bien prendre un verre pour se féliciter d'essayer, à défaut de réussir.
D'ailleurs, la réussite n'est pas importante.
Elle ne changerait pas l'eau en vin, elle changerait le rouge en champagne. Or, le blanc et les bulles me font péter alors que le vin rouge est bon pour le microbiote. Oui, j'ai trouvé un article de Paris Match Belgique qui s'intitule "pourquoi le vin rouge est-il bon pour votre flore intestinale ?". Bruxelles Match ne semble pas exister, mais les bienfaits d'un petit Pinot Noir, oui. Grand buveur de café, je fais aussi partie de ceux qui lisent les études qui prouvent que le café est bon contre tout, absolument tout. Vraiment, ne cherchez pas. Je n'ai en revanche pas le temps de lire les autres études qui disent le contraire (les jalouses !) et grâce aux cookies pour "marketing personnalisé" que j'accepte sur parismatch.be et autres sites de science, on ne me les propose pas. J'évoquais Hemingway plus haut, figurez-vous que dans la thèse de Alice Louis publiée en 2015 à l'Université Catholique de Louvain, "Hemingway souffrait d'alcoolisme mais n'était pas dépendant. Il abusait de l'alcool mais il pouvait s'en passer." Louvain est en Belgique, le pays des vérités que l'on souhaite vraies.
Je veux sûrement en venir nulle part.
Ce billet est plutôt une pause dans mes réflexions, ce verre un instant d'hydratation. Je pourrais vous parler du vent dehors, qui rend fou. Mais si vous êtes en Bretagne, vous le subissez déjà, je n'ai pas besoin d'en rajouter une rafale (et si vous n'êtes pas en Bretagne, alors la météo n'a pas d'importance). Avec mon verre bien entamé à la main, je m'interroge tout de même : qu'est-ce qui a le plus d'importance dans la vie des bretons, la météo ou l'alcool ? Les deux sont certainement liés, vous me direz. Quoiqu'il en soit, on est bien parti pour avoir du vin breton plus tôt que prévu. On a des tempêtes de vent sans pluie, le Mistral et la Tramontane sont déjà devenus des vents du Nord. Le Pastis aussi. Amis marseillais, si vous ne me croyez pas, faudra passer prendre un verre de Ty Jaune à l'occasion. Précisément quand vous fuirez la canicule marseillaise, dans deux semaines. Le vent vous portera. D'ici là, santé !